Ça coupe à travers champs
ça fend les cannes, les blés, le maïs
les boulevards sont des champs
tout ça se mélange
tout le monde s’emmêle et
ça court, ça trace dans les rues
ça déboule sur les esplanades
ça fond sur les gares, les opéras
sur les rond-point aussi
et les maisons rondes
ça fait flamber l’hiver
tu connaissais, toi, le feu des cœurs dans l’air glacé ?
ça explose de partout
on sursaute on rit encore
même si on le sait
ça va tomber dru sur les corps-courbe
S’arrondir, se replier
s’enrouler sur soi-même
se laisser tomber au sol
en s’enveloppant le nez
les yeux
la bouche
les images défilent
œil, crâne, nez, bouche
front, mâchoire, en sang tout ça
en sang au milieu des fumées
ça, c’est nous
des ça sans nom
des ça qui font marcher le pays
des ça qui comptent et qui sont tout
des ça qui les font détaler
même s’ils cachent leur fuite sous des allures de matamore
ça détale au fond d’eux
on le voit bien qu’ils ont la trouille.
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