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Le charançon du bananier


Marcheur de nuit ignorant

le rêve de ses ailes

voici qu’il dort ses douze heures

dans la chaleur humide des bulbes

peut-être guette-t-il l’odeur des corps endormis

qui montent au matin vers les champs

peut-être attend-il l’émotion d’une pluie salvatrice

quand sous son bouclier de voyageur

il a redouté la sécheresse

et c’est une fête que ces troncs qui chutent en silence

ces rejets qui s’épuisent dans la terre humide

gaines et fibres qui s’écartent pour accueillir

la chaude paresse de ses larves.

Marcheur-pondeur sans bénéfice ni avantage

et que les siècles pourchassent en détruisant les vivants

peut-être n’est-il que l’épreuve à notre patience

le défi à notre endurance de l’improductif.


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