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Gerty Dambury (tous droits réservés)

Un blog ! Il était temps !


Depuis le temps que j'y pense ! Kitan ou ka fè on blog, on podcast, on youtube ? Questions posées par mes lectrices et spectatrices... et par moi-même !

Parce que c'est rageant de ne pas pouvoir partager ses textes avec ses lectrices, rageant de ne pas avoir une relation directe avec celles qui s'intéressent à ce que vous produisez.

Ah, vous avez remarqué ? Quelque chose vous surprend ?

Oui, c'est décidé : je vais faire le maximum pour ne pas oublier d'écrire mes textes au féminin. Je cherche, depuis quelque temps, à répondre à la question que beaucoup d'entre nous se posent : est-ce que je vais ou non utiliser l'écriture inclusive ? Mes lectrices vont-elles pouvoir suivre ? Est-ce que ça va grogner contre ces points, ces tirets, ces parenthèses même, pour évoquer toutes les tentatives que nous avons pu faire pour rendre visible le féminin des mots ?

Comme un apprentissage indispensable, j'ai recherché sur mon ordinateur le point inclusif, celui qui se tient en plein milieu du mot et qui me permet de rajouter un -e à un nom écrit au masculin.

C'est un apprentissage qui me paraît tout à fait normal, tout comme, de retour dans mon pays natal, la Guadeloupe, après avoir passé onze ans en région parisienne, ne sachant ni lire, ni écrire le créole, j'ai trouvé tout à fait normal d'aller y travailler. J'ai dû apprendre à lire, à écrire en créole, réapprendre une langue qui, au premier abord, aurait du m'être immédiate, innée, mais qui avait été tellement combattue par les institutions et par le désir de réussite de nos parentes, pour qui, à l'époque, réussir c'était maîtriser parfaitement et uniquement le français (et non le créole), qu'elle avait comme disparu quelque part au fond de moi. Il m'a fallu aller la chercher, la retrouver, amadouer ses codes, ses termes comparatifs, ses proverbes, ses expressions drôles. Bref, j'ai appris cette langue à l'âge de vint-cinq ans.

Aujourd'hui, je m'efforce de maîtriser une autre langue : celle qui fait sa place aux adjectifs féminisés, tant il est déterminant, pour nous autres, combattantes de la langue également, d'affirmer (de réaffirmer) que non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin.

Mais je veux aller plus loin : en tant que créatrice, j'ai décidé de m'accorder cette liberté, celle d'écrire au féminin et d'inviter les hommes que je connais, que j'aime et respecte, à se reconnaître temporairement dans ce féminin, qui peut-être, un jour, deviendra un neutre pour laisser également la place à celles (et ceux) qui ne se veulent pas enfermées dans ces catégories de genre.

À voir...

Ici, sur ce site, je partagerai mes informations, les sorties de mes nouveaux livres.

Là, sur ce blog, j'aimerais partager avec vous des réflexions, des réactions, de la poésie également que nous avons encore du mal à faire publier, quelques nouvelles, ce genre littéraire peu prisé en France.

Allez, on verra bien ce que tout ceci apportera ! An nou ay !

Ah, au fait, il faudra aussi s'habituer à l'usage de la langue créole !


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